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PLAISANCE FLUVIALE PRIVEE

2 avril 2013

Quel avenir pour la plaisance fluviale privée ?

A entendre certains commentateurs, le tourisme en France, « est un gisement économique sous-exploité ». D’autres, dans le même système de réflexion, critiquent sévèrement l’organisme d’Etat Atout France (dont le directeur vient d’être remplacé) qui est chargé de promotionner la France à l’étranger pour ce qui concerne le tourisme.  Son action  ne semblait pas être au niveau nécessaire.

L’objectif qui semble poursuivi  est de renforcer la venue de riches touristes étrangers en France. Ce qui m’amène à penser cela, ce sont les investissements importants revendiqués par  certaines stations de ski, ou balnéaires qui visent à accueillir une clientèle très aisées. Notre ministre du tourisme, Sylvia Pinel a déclaré récemment au quotidien Les Echos :

 « Concernant la promotion de la destination France, il revient à Atout France de s'occuper des marchés internationaux. J'ai fixé au nouveau président des priorités claires : les pays émergents, la Chine, l'Inde, l'Amérique latine, tout en continuant de travailler avec les partenaires européens qui sont notre clientèle traditionnelle.../… Le « contrat de destination » sera un contrat entre le ministère et les collectivités locales auxquelles Atout France apportera son expertise, y compris pour mieux cibler les clientèles étrangères. Pourquoi regarder du côté de Shanghai si un territoire a tous les ingrédients pour séduire des touristes d'Europe du Nord et réciproquement.

Concernant les clientèles asiatiques, nous avons œuvré avec les ministères de l'Intérieur et du Redressement productif pour fluidifier les attributions de visas. Mais je crois qu'il faut aller plus loin : il faut une meilleure coordination sur le plan européen. J'aimerais qu'il y ait des « contrats de destination » européens avec plusieurs sites à visiter. Mes homologues espagnol et grec y sont très favorables. Mon homologue allemand est ouvert. Il faut changer nos habitudes. On s'est jusqu'à présent comporté en concurrents. Il faut penser à une marque Europe. »( source : www.lesechos.fr  du 16/2/2013)

QUE PENSER DE CETTE ORIENTATION ?

Cette déclaration officielle est très significative de l’objectif poursuivi. Atteindre les 80 millions de touristes étrangers en France en ciblant une population à revenu élevé (1). Le tourisme fluvial n’échappe pas à cette logique. Ainsi nous avons pu constater, ces dernières années, le développement important des offres de croisières via les paquebots fluviaux. Mais aussi la concentration des sociétés de location qui s’est accentuée. En un mot, ce qui paraît important aux yeux des pouvoirs publics, n’est pas le développement de la plaisance fluviale privée telle  que nous la pratiquons pour nos loisirs.

L’augmentation importante de la vignette VNF ne s’inscrit-elle pas dans ce système de raisonnement ? Nous voyons également "pointer" de nouvelles obligations pour nos bateaux (rétention des eaux usées, gilets aux normes CE pas plus efficaces que ceux dont nous disposions auparavant).En effets les plaisanciers privés que nous sommes, n'ont aucune possibilité de répercuter sur des «clients »  l'augmentation des coûts imposés. Ce qui n'est pas le cas des loueurs ou des sociétés de paquebots fluviaux. Notre seul gisement d'économies est la réduction de notre temps de navigation, un ou deux restaus en moins chaque année, des travaux d'entretien différés, etc...etc....

Plus largement, les décisions des pouvoirs publics ne s'inscrivent-elles pas dans une logique économique qui serait défavorable aux plaisanciers privés, aux petits loueurs, aux gestionnaires artisanaux des ports et des chantiers, aux petites collectivités locales qui ont investi dans des petits ports ou haltes nautiques pour dynamiser le commerce local ?

De plus, depuis plusieurs années, nous voyons aussi des multinationales s'implanter dans le domaine de la gestion des ports fluviaux avec des incidences notoires sur le coût des stationnements et des amarrages à l’année.

L’augmentation significative du coût global de nos loisirs de plaisanciers n’aura-t-elle pas tendance à réduire, dans le temps, le nombre des plaisanciers privés propriétaires de leurs bateaux ?

Si les pouvoirs publics voulaient restreindre le volume et les activités de la plaisance privée, ils ne s’y prendraient pas autrement.

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